Cyberespace, 2015, 05:00 UTC

<Formule de politesse>,

Avant je faisais du sport. Beaucoup.
En fait en tout je passais plus de 12 heures par semaines dans le gymnase.
Avec les études ça fait beaucoup.

Il parait que j’étais musclé-e et bon-ne.
C’est finit.

Je ne suis qu’une pauvre masse qui traîne laborieusement mon organisme avec le
but final de rester dans un lit. J’aimerai tellement que ça ne soit pas le cas.

Je ne peux plus courir sur deux cents mètres alors qu’avant j’en fais 10 000. Je
m’essouffle rien qu’à l’idée de faire un effort.

Pourquoi ? À cause des autres.
Les activités sportives impliquent des supporters ou au moins des coéquipiers,
camarades pendant les entraînements. Je ne supporte pas ça.
Je déteste me mettre en short, montrer ma peau, rougir sous l’effort devant
quelque personne que ce soit. C’est trop bête. C’est de l’excès de pudeur je sais
mais je déteste tellement mon corps.

Il est incontrôlable. Je ne maîtrise pas toutes ces réactions qu’il peut avoir
dans des situations qui moi me laissent de marbres ou alors face à des efforts
qu’il doit produire.
Un moment je pensais vouloir devenir anorexique pour ne plus avoir à être
responsable de lui. Mais je ne l’ai pas fait. Je sais pas pourquoi.

Autre motif de haine ? Il est limité.
Il n’entend pas tout, ne voit pas tout, ne sens pas tout, n’a pas une musculature
permettant de réaliser toutes les actions possibles, se casse parfois et sans
possibilité de réparation. Il ne progressera pas indéfiniment.
J’aimerai être un robot. Améliorable. Modulable.
Changer les éléments défectueux ou trop ancien, ajouter de nouvelles fonctions.

<Formule de politesse robotique>,

Missy.